Alors que nous émergeons (parfois péniblement) de la torpeur des fêtes de fin d’année, les animaux qui nous entourent de près comme de loin, eux, ne se sont pas arrêtés… enfin, la plupart.
Vous ne remarquez rien ?
L’été ça fourmille, ça bourdonne, ça pique, ça bzz, ça mord, ça butine, votre cousine refuse de manger sur le balcon à cause des guêpes et vos parents se plaignent des moustiques dans le jardin. Bref, ça foisonne de petites bêtes en tout genre.
L’hiver s’installe et il n’y a plus l’ombre d’une aile en vue.
Alors, je pose tout haut la question qu’on se pose tous tout bas :
Mais où diantre passent les insectes en hiver ? 🐞

Photographie Folco Masi – Pexels
Tâchons d’y répondre une bonne fois pour toutes.
Tout d’abord, gardons bien en tête que l’appellation « insectes » regroupe une multitude d’espèces différentes, chacune pourvu de comportements propres.
Vous me voyez venir ? : Il n’y a pas une, mais bien des réponses à cette question.
Les insectes sont des animaux invertébrés dont une majorité est poïkilotherme, c’est-à-dire qu’ils ne contrôlent pas leur température corporelle, et ectothermes, c’est-à-dire que leur température corporelle varie en fonction de la température ambiante. Vous êtes toujours là ? Bon.
En bref, retenons simplement qu’ils sont fortement impactés par le froid.
(Et retenez ces termes pour écraser vos proches au scrabble).
En zone tempérée, lorsque les températures chutent, chaque espèce adopte une stratégie pour passer la saison froide.
Voici un petit palmarès des plus connues :
- MOURIR : La meilleure façon de passer l’hiver est de ne pas passer l’hiver. Avant de passer l’arme à gauche, les femelles des espèces concernées (mantes religieuses, grillon ou criquet par exemple) prennent tout de même le soin de pondre et de protéger leurs œufs (dans le sol, dans des tiges de plantes ou même des sortes de mousses isolantes confectionnées pour l’occasion) pour assurer la survie de l’espèce. Chez les bourdons et certaines espèces de guêpes, seule la reine fécondée demeure en vie, elle va trouver refuge sous terre jusqu’à la belle saison.
- MIGRER : De loin la stratégie la plus spectaculaire, mais pas la plus plébiscitée au vu du ratio taille/distance-à-parcourir. Le papillon monarque est célèbre pour ses migrations de grandes ampleurs : en deux mois, il parcourt 4000 km environ entre le Canada et le Mexique à la seule force de ses petites ailes.
- BOUGER : Il faut être très motivé pour opter pour cette stratégie, ce qui explique sa rareté. Au cours de l’hiver, les abeilles se regroupent en amas compact autours de la reine et agitent leurs ailes pour conserver la chaleur. Tour à tour, elles pourront accéder au centre du groupe, qui constitue l’endroit le plus chaud de la ruche.
- SQUATTER : certains petits malins s’en tirent bien en venant profiter en toute quiétude du confort de nos habitations (ouais, on vous voit les blattes, poissons d’argent ou grillons des maisons…).
- DORMIR : pour les insectes, on ne parle pas d’hibernation, mais de « diapause » (une pause s’impose). Chacun s’installe au mieux (sous l’écorce d’un arbre, à l’état de cocon ou de chrysalide…) et les organismes diminuent au strict minimum leurs activités métaboliques. Cette pause est contrôlée par des hormones liées à la photopériode, c’est-à-dire la durée des périodes de jour et d’obscurité. C’est notamment le cas des coccinelles, des chenilles Pyrrharctia isabella ou encore du morio (Nymphalis antiopa).
- HIVERNER : d’autres insectes décident d’hiverner, ils entrent alors en quiescence, un type de dormance dépendant exclusivement des conditions du milieu de vie. Ils réduisent leur développement, ralentissent leur métabolisme, mais sont susceptibles de se réveiller régulièrement lorsque les températures remontent. C’est le cas de la mouche ou du bourdon, que l’on peut parfois apercevoir voleter sereinement en plein hiver.
Mais il y a aussi ceux qui optent pour des stratégies surprenantes : par exemple, la mouche d’Antarctique (belgica antartica) qui se déshydrate volontairement pour éviter de geler, les larves des guêpes parasites qui manipulent leurs hôtes pour que celui-ci se tienne à l’abri du froid, le bourdon qui peut faire monter la température de son corps en contractant ses muscles thoraciques ou encore un coléoptère vivant en Alaska qui produit une molécule antigel.
Et nous sommes encore loin d’avoir tout découvert.
🐝 Vous vous sentez l’âme généreuse et vous souhaitez aider bourdons et autres hyménoptères à affronter les rigueurs de l’hiver ? Vous pouvez par exemple confectionner ou installer un « hôtel à insectes », orienté vers le sud, afin que les petits pensionnaires puissent passer l’hiver à l’abri et se réchauffer rapidement à l’arrivée du printemps. Merci pour eux.
Sources : futura-sciences.com, gouv.qc.ca, lefigaro.fr