Newsletter #17

Prêts à replonger dans notre minisérie estivale à la rencontre des poissons  ?💦

Temps de lecture : 3 minutes top-chrono ⏱️ 

Les poissons… 🐟 

Avec leur peau scintillante et leur air un rien ahurit… ils se ressemblent un peu tous non ? 

Comme une grande majorité d’entre nous, vous êtes certainement bien incapables de distinguer les individus d’une même espèce les uns des autres. 

Eux, pourtant… Sont tout à fait capables de nous reconnaître.

Toxotes charateus : un sniper physionomiste 🏹

La spécificité des poissons archers ? Une technique de chasse inimitable. 
 
En pressant leur langue contre leur palais et en comprimant rapidement leurs cavités branchiales, ces poissons projettent avec une précision prodigieuse des jets d’eau qui peuvent atteindre jusqu’à 1,50 m. Ils visent ainsi des insectes occupés à leurs petites affaires sur une branche, qui tombent à l’eau… et terminent en casse-croûte. 

Ce sont des sortes de Legolas aquatiques (sans les cheveux blonds scintillants). 

L’acuité visuelle est essentielle à la survie de cette espèce. C’est pourquoi elle a été choisie par une équipe de chercheurs australiens pour mener une expérience originale. 

En utilisant un écran tactile disposé au-dessus de l’aquarium, les chercheurs ont entrainé un petit groupe de poissons archers à reconnaître certains visages humains présentés en 2D en vue frontale et sans cheveux ni accessoire (pas  la photo qu’on choisirait en photo de profil) et, moyennant friandise, à cracher sur les visages familiers. Une expérience à ne pas tenter de reproduire chez soi.

Dans plus de 80% des cas, les poissons ont su identifier les visages qu’ils avaient appris à reconnaître parmi une série de 44 visages projetés aléatoirement – même lorsque la forme de la tête, la couleur et luminosité de l’image variait. 

Les poissons ne possèdent pas de néocortex (une zone du cerveau impliquée dans la perception de l’environnement par les sens) et n’ont a priori aucun intérêt évolutif à reconnaître des visages humains. 

Pourtant, ils y parviennent. 

Peut-être même mieux que certains d’entre nous (en tout cas assurément mieux que moi qui, n’étant absolument pas physionomiste, aurait échoué ce test lamentablement).

Une prouesse d’autant plus remarquable que l’eau déforme légèrement la vision de l’extérieur. 

Mon petit doigt me dit que si on devait inverser ce test (reconnaître des individus poissons sur des photographies présentées sous l’eau), on ne serait peut-être pas aussi performants… 

Un conseil amical, donc, pour votre prochain passage dans une mangrove asiatique : n’allez pas chercher des noises aux poissons archers. 
Ils. Vous. Reconnaîtront. 

Et ils crachent. 

Loin. 

🪸🪸🪸