1.
Spookfish season đ»
Source : theguardian.com

Photographe : NIWA
Parce quâHalloween se rapproche Ă grands pas, jâaimerais vous parler de cette derniĂšre dĂ©couverte faite au cĆur des abysses par les scientifiques du New Zealandâs National Institute for Water and Atmospheric (Niwa). Câest au large des cĂŽtes NĂ©o-zĂ©landaises, Ă prĂšs de 2600 mĂštres de profondeur, que les chercheurs ont dĂ©couvert une nouvelle espĂšce de requin fantĂŽme (aussi appelĂ© « chimĂšres » ou « spookfish »). Sâils ne sont pas translucides et quâils nâont apparemment pas criĂ© « boo » pour effrayer les scientifiques, ces poissons, apparentĂ©s aux requins et aux raies, ont une apparence Ă©trange bien Ă eux. De grands yeux trĂšs noirs, une peau beige lisse sans Ă©cailles, un squelette exclusivement composĂ© de cartilage, un long nez et une queue en forme de fouet caractĂ©risent ces fantĂŽmes des ocĂ©ans. En raison de leur habitat, ces chimĂšres se nourrissant de crustacĂ©s, sont particuliĂšrement difficiles Ă observer et Ă surveiller (câest dâailleurs pour cette raison que nous ne les dĂ©couvrons que maintenant). Leur Ă©tude permettrait pourtant d’apporter de nouvelles informations sur les Ă©cosystĂšmes abyssales et leur rĂ©silience face aux changements climatiques â le vĂ©ritable scĂ©nario dâhorreur dans toute cette histoire finalement.Â
2.
Heureux qui comme dauphin
Source : geo.fr
Ătude complĂšte : cell.com
Vous vous souvenez de Flipper ? Un dauphin devenu star du grand Ă©cran dans les annĂ©es 90, toujours en train de se marrer ? Câest vrai que la forme de leur rostre (le museau des cĂ©tacĂ©s) laisse Ă penser que ces mammifĂšres marins sourient en permanence. Câest dâailleurs cette jovialitĂ© apparente Ă toute heure, couplĂ©e Ă leurs jolies tĂȘtes rondes et Ă leur propension au jeu qui en ont fait des animaux extrĂȘmement populaires. Si ce nâest pas exactement le cas, des chercheurs de lâUniversitĂ© de Pise ont rĂ©cemment rĂ©vĂ©lĂ© que les grands dauphins (Tursiops truncatus) utilisaient une expression faciale distincte, caractĂ©risĂ©e par une bouche ouverte dĂ©tendue et un mimĂ©tisme rapide, qui sâapparente Ă notre sourire. Pour rappel, chez certains animaux non-humains comme chez nous humains, le sourire est un signal visuel ritualisĂ© qui joue un rĂŽle essentiel dans la communication de notre humeur guillerette.
Mais, si le dauphin a tendance Ă nous faire marrer, lâinverse nâest pas vrai. Les chercheurs ont constatĂ© quâils utilisent cette expression faciale lorsquâils sont dans le champ de vision de leur(s) camarade(s) de de jeu (cĂ©tacĂ©s) mais pas lorsquâils se trouvent dans le champ de vision d’humains (aouch). Pendant la durĂ©e de lâĂ©tude, un seul dauphin (qui nâa apparemment besoin de personne pour se poiler) a utilisĂ© cette expression faciale en jouant tout seul.
Allez, le souvenir c’est cadeau đ

3.
Ralentissez le débit !
Source : futura-sciences.com
Etude complĂšte : plos.org

« Olalaaaaa le gentiiiil toutouuuu ». Allons, ne nous mentons pas, on lâa tous fait. Parler Ă un chien avec une voix trainante et, parfois (juste parfois), un peu horripilante. AprĂšs cette dĂ©monstration dâenthousiasme non contrĂŽlĂ©e devant un adorable chiot, vous avez peut-ĂȘtre jetĂ© un rapide coup dâĆil derriĂšre votre Ă©paule pour vĂ©rifier que personne ne vous avait entendu. Plus de raison dâavoir honte, vous avez tout bon. Un groupe de chercheurs franco-suisses vient de publier une Ă©tude sur la communication entre les chiens et les humains qui aura le don de vous dĂ©culpabiliser. En effet, nous, humains, parlons beaucoup plus vite que les chiens (qui ne parlent pas Ă proprement parler, accordons-nous). Alors que nous articulons en moyenne quatre syllabes par seconde, nos amis Ă quatre-pattes ne sont capables dâĂ©mettre en moyenne que deux vocalisations par seconde. En effectuant une exploration comparative des rĂ©ponses comportementales et neuronales Ă la parole chez une trentaine de chiens (via une Ă©lectroencĂ©phalographie â mot compte triple), les chercheurs ont dĂ©montrĂ© que ces derniers comprennent mieux lorsque le rythme de la parole est plus lent (et basĂ© sur les ondes delta : les ondes lentes que nous Ă©mettons lorsque nous dormons profondĂ©ment). Il semblerait donc que, lorsque nous nous adressons Ă nos compagnons Ă poils prĂ©fĂ©rĂ©s, nous ajustions inconsciemment notre dĂ©bit de paroles afin dâamĂ©liorer lâefficacitĂ© de la communication. Donc mesdames et messieurs, lorsque nous parlons comme des idiots nous faisons en fait tout simplement preuve dâintelligence pour amĂ©liorer la communication inter-espĂšce.Â
Zoom sur… đŹ
4.
Ouragan Helene: les animaux savaient, mais comment ? đȘ
Les animaux sont capables dâanticiper les catastrophes naturelles. Plus dâune fois on a pu les observer prendre la poudre dâescampette avant la survenance dâun Ă©vĂ©nement dĂ©vastateur. Je sais. A ce stade, je ne vous apprends rien, et mes nouvelles ne sont pas fraĂźches, puisque la premiĂšre observation de ce comportement remonte Ă 373 av. JC, lorsque lâhistorien grec Thucydide a rapportĂ© avoir observĂ© des animaux dĂ©serter la ville dâHĂ©lice quelques jours avant un tremblement de terre. La derniĂšre remonte Ă il y a seulement quelques jours, lorsque des AmĂ©ricains ont rapportĂ© avoir observĂ© des comportements inhabituels chez des animaux sauvages Ă quelques heures de lâarrivĂ©e de lâOuragan Helene, qui a dĂ©vastĂ© le sud-est des Etats-Unis.Â
Mais comment font-ils ? me demanderez-vous. Vous faites bien, on a quelques pistes. Avant de se lancer la tĂȘte la premiĂšre dans lâaffirmation « les animaux ont un 6Ăšme sens », il est bon de se rappeler que chaque espĂšce animale (humains compris) perçoit le monde Ă sa maniĂšre, au travers dâĂ©quipements sensoriels qui lui sont propres, dont lâĂ©tendue et la diversitĂ© ne sont pas encore totalement connues. Ainsi, la chercheuse en Ă©cologie comportementale, Rachel Grand, a avancĂ© que certaines espĂšces animales pouvaient ĂȘtre sensibles aux perturbations des charges Ă©lectriques atmosphĂ©riques ou Ă une ionisation des molĂ©cules dâair due aux tensions prĂ©sentes dans les couches infĂ©rieures des sols (rien que ça) prĂ©cĂ©dant un tremblement de terre. Les Ă©lĂ©phants ou les serpents pourraient ĂȘtre sensibles aux vibrations (P waves) créés par des Ă©vĂšnements comme les tsunamis. Les infrasons, les changements de pressions baromĂ©triques (air) ou hydrostatique (eau), les changements de pression atmosphĂ©rique pourraient ĂȘtre des raisons permettant aux oiseaux de sentir le vent tourner avant tout le monde et dâanticiper tempĂȘtes et ouragans. Mais alors, lâĂ©thologie sauvera-t-elle le monde ? Je ne peux pas vous lâaffirmer. En revanche, je peux vous dire que votre grand-mĂšre qui se plaint de ses rhumatismes la veille des jours de pluie est peut-ĂȘtre plus proche du monde animal que ce que vous pensiez.Â
Le coin des explorations đŠ
5.
Nikon Comedy Wildlife Award
Et si vous voulez vous rappeler que les animaux ne sont pas seulement des bĂȘtes majestueuses mais que, comme nous – et comme vous qui vous ĂȘtes peut-ĂȘtre fait photographier en train de bouloter des chips en arriĂšre-plan de la photo de groupe du mariage de votre cousine – ils peuvent connaĂźtre des moments dâĂ©chec, de solitude ou se faire photographier sous un angle peu flatteur : je vous recommande vivement de jeter un coup dâĆil aux finalistes du Nikon Comedy Wildlife Award 2024.Â