Newsletter #1

1.

Migration des oiseaux : tout ce que l’on sait, c’est qu’on ne sait rien (ou presque)

Source : geo.fr
L’étude complète : nature.com

Vous le sentez dans l’air ? Ce petit air frais d’automne qui vous pousse à remonter le col de votre veste et à vous préparer un thé chaud ? 
Eh bien, figurez-vous que vous n’êtes pas les seuls. Au-dessus de nos têtes, les oiseaux migrateurs s’organisent pour entamer le long voyage qui leur permettra de se dorer la pilule dans un pays chaud pendant la saison froide. 
En implantant un enregistreur de données à une centaine de merles (Turdus merula) partiellement migrateurs, le chercheur Nils Linek et son équipe ont pu constater que les oiseaux s’apprêtant à migrer anticipaient le long voyage qui les attendait en se mettant dans un mode « économie d’énergie » environ 4 semaines avant le grand départ : pendant la nuit leur rythme cardiaque ralentit et leur énergie corporelle baisse.  En effet, pour atteindre le saint Graal, nos oiseaux doivent voyager en moyenne 800 kilomètres (aller !) à la seule force de leurs petites ailes. En comparant les données métaboliques des merles migrateurs et de ceux restés sur place (c’est-à-dire dans les forêts allemandes) pendant la saison froide, les chercheurs ont constaté que, si les premiers dépensent beaucoup d’énergie pour le voyage, ils dépensent moins d’énergie que leurs collègues germaniques pour se réchauffer une fois leur destination atteinte. En conséquence, sur l’ensemble de la période hivernale, les dépenses énergétiques totales restent équivalentes pour l’ensemble des oiseaux. Alors pourquoi migrer me demanderez-vous ? Eh bien ce n’est toujours pas tout à fait clair pour cette équipe de chercheurs qui souhaite continuer à creuser le sujet. Affaire à suivre, donc. 

2.

Vous êtes plutôt team cornes ou testicules ? 

Source : nationalgeogrphic.fr
Étude complète : nature.com

Tenez-vous bien parce que ce qui va suivre ne s’invente pas. On les savait extrêmement rapides, tenaces et capables de se reproduire efficacement. On sait désormais que la blatte souffleuse de Madagascar (Tribe Gromphadorhini) a un talent caché. À l’adolescence, les mâles se voient attribuer une spécialisation : combattant, avec de plus grosses cornes, ou amant, avec de plus gros testicules. Un choix pas forcément évident, nous en conviendrons. Au cours de leur adolescence, les blattes dirigeront leurs ressources corporelles vers le développement de l’une de ces deux caractéristiques (une seule, on a dit !). En diversifiant ses stratégies d’adaptation au sein d’une même espèce, la blatte nous prouve une fois de plus sa détermination à rester dans les parages pour longtemps. L.o.n.g.t.e.m.p.s.

3.

Chasse, pêche et collaboration

Source : nature.com

Quel est le point commun entre une pieuvre et des poissons ? (Et n’allez pas me répondre qu’ils vivent dans la mer s’il vous plait). Je vous le donne en mille : la chasse. C’est en tout cas ce qu’affirment Eduardo Sampaio et son équipe qui ont pu filmer une collaboration surprenante entre des poulpes (Octopus cyanea) – des animaux pourtant solitaires – et des poissons de différentes espèces. D’après les chercheurs, les rôles seraient distribués afin d’exploiter les caractéristiques de chaque espèce, ce qui aboutirait à une coordination et une hiérarchie complexe au sein de cette étrange équipe de chasseurs. Sur les vidéos postées par les chercheurs sur leur page X, on peut constater que les poulpes n’hésitent pas à distribuer quelques coups de tentacules bien sentis à certains de leurs coéquipiers. 

4.

Union européenne vs loups : plaidoyer en faveur du vivant

Source : Eurogroupforanimals

Ah les super-prédateurs ! Ils ont le don de créer le débat. Depuis toujours au centre de fantasmes et de mythes, le loup ne laisse certainement pas indifférent. Symbole de l’opposition immémoriale entre l’Homme et la Bête, il est au cœur de notre rapport de force avec le monde sauvage : c’est eux ou c’est nous. On oublie facilement que ces animaux à l’intelligence certaine vivent au sein de structures sociales proches de nos familles nucléaires ou qu’ils sont capables d’empathie. On oublie surtout que si les loups s’attaquent à nos brebis, c’est parce que ce sont des proies faciles, rendues inoffensives par l’Homme suite à des milliers d’années de domestication. Car oui, vous comprenez, on a besoin de les diriger, de les tondre et bien sûr de les manger. On a désarmé ces animaux dans notre propre intérêt et on voudrait éradiquer ceux qui s’en approchent. 

Pourtant peu à peu les consciences s’éveillent. On comprend le rôle des grands prédateurs dans les écosystèmes : en régulant les populations d’herbivores, le loups donne sa chance à certaines espèces végétales et animales et participe ainsi à la santé de la biodiversité. On comprend que nos relations avec le monde sauvage doivent impérativement prendre une autre forme et que notre guerre avec ce dernier n’est qu’un fantasme de notre héritage. 
Même si ce n’est pas facile, il existe des alternatives, des processus qui nous permettent de maintenir des élevages en présence du loup. 

Alors quand le Conseil de l’Union Européenne adopte une proposition visant à abaisser le statut de protection du loup dans le cadre de la Convention de Berne de 1979, alors même que les données scientifiques démontrent que son rétablissement est toujours en cours sur nos sols, ça nous laisse un goût d’amertume. Une impression que le monde avance à l’envers.  

Cette décision semble fondamentale car le loup apparaît comme un symbole de notre capacité à partager le monde avec le vivant. Même lorsque ce dernier ne nous rapporte rien, ou nous pousse à travailler autrement. 
Il est grand temps de nous rappeler que tous les êtres vivants ont tous un droit à partager ce monde. 
 

Comment agir me demandez-vous ? Vous pouvez signer cette pétition contre la chasse aux loups en Europe et soutenir, si vous le pouvez, des associations de protection des grands prédateurs. 

5.

“A speech of History” : Jane Goodall à l’Unesco

Sources : Janegoodall.fr

La primatologue la plus célèbre au monde, aujourd’hui militante écologique, le Dr Jane Goodall, donnera le 19 octobre prochain à l’Unesco à Paris, une conférence intitulée « A speech of History ». Dans le public : du gratin. Des centaines d’ambassadeurs, de militants de toute l’Europe, d’ONG de protection de l’environnement et des personnalités publiques comme Nathalie Portman seront de la partie. Mais a priori ni vous ni moi, car il n’y a plus une seule place disponible. Désolé. Au moins vous êtes prévenus. Si vous connaissez quelqu’un qui connaît quelqu’un qui a des places, vous savez où me trouver.